Lorsque ce projet de portraits de streetartistes est né, forcément le premier nom qui m’est venu à l’esprit est celui de Codex Urbanus. Avec un nom pareil il ne pouvait pas y échapper !
Par l’intermédiaire d’une amie je l’ai donc contacté et j’ai reçu de sa part un accueil incroyable. Il a été immédiatement hyper emballé par cette idée et a répondu à mes questions avec beaucoup de sincérité et de spontanéité. Ce qui ne m’a pas vraiment étonnée car, pour avoir déjà rencontré Codex Urbanus à plusieurs reprises, c’est exactement l’image que j’avais de lui. Un jeune homme très ouvert et accessible, à l’aise en tous lieux et surtout toujours partant !
Les origines de Codex Urbanus
Avant de parler de l’artiste, commençons par comprendre d’où vient « Codex Urbanus ». Au départ Codex (manuscrit) Urbanus (urbain) devait être le nom de son projet de Bestiaire de la rue. Mais, à force de voir ces deux mots écrits au dessus de ses dessins, les gens ont fini par l’appeler comme ça. Et il est devenu Codex Urbanus ! Son Bestiaire sort tout droit des anciens « codex » médiévaux : mettre ses animaux hybrides (ses chimères) sur les murs c’est comme les sortir d’une encyclopédie pour les lâcher dans la nature et les mettre à la portée de tous.
En fait le tout début de l’histoire de cet artiste remonte à l’enfance parce que ça fait longtemps qu’elle le tient, Codex, l’envie de dessiner. Il a commencé dès qu’il a su tenir un crayon… N’évoluant pas dans un environnement où l’art était valorisé, il a gardé cette envie pour lui, traçant des lignes dans la marge de ses feuilles de cours ou au milieu de ses notes pendant des réunions. Pour lui dessiner est inné, il est né avec et le porte en lui. Impossible de s’en passer…
Jusqu’au jour où il change d’activité professionnelle et se retrouve à travailler dehors. Et là… plus de réunions… plus de dessins… Le manque se fait vite sentir. Comme il travaille tard la nuit, il remarque de plus en plus les graffitis sur les murs et finit par se dire que ça pourrait être pour lui le moyen de dessiner. Voilà comment il a « basculé du côté délictuel de l’art ». Par défaut et parce que très vite il a adoré dessiner sur les murs. Il dit même que c’est « jubilatoire ».
La rue c’est s’ouvrir au regard des autres
De plus, travailler dans la rue a un sens particulier. Le côté éphémère oblige l’artiste à être humble. Ce qu’il dessine disparaît très vite, il lui a donc fallu apprendre à se détacher de ses œuvres et à les abandonner à la rue. Dessiner dans la rue lui a également appris à s’ouvrir aux regards des autres. Et même si, encore aujourd’hui, il dessine beaucoup pour son seul plaisir, il aime l’idée d’une communauté et de partage. Le streetart est pour lui un art éphémère et un don à la communauté.
Il a accepté l’idée qu’il dessine aussi pour les autres et que certaines personnes aiment vraiment son bestiaire et le suivent au fil des rues. Alors aujourd’hui, quand il dessine, il pense à eux et ça lui met un grand sourire sur le visage.
Codex Urbanus dit être à 250% urbain. La rue est une extension de chez lui. Dessiner sur les murs de Paris, c’est tout d’abord profité d’un cadre magnifique que tout le monde peut s’offrir. Quel que soit son statut social ou ses moyens financiers, n’importe qui peut se promener dans les rues de Paris pour en admirer la beauté et la diversité. Dessiner c’est « impulser un peu de poésie et de surréalisme dans la ville et pousser cette cité ancienne vers la modernité. »
C’est d’autant plus vrai dans le quartier de Montmartre où il travaille beaucoup. Ce quartier est tellement touristique qu’il est devenu une sorte de musée bien propre avec toutes ces boutiques pour touristes. Ici le streetart est une façon de « dire que les choses bougent encore, que l’esprit libre et irrévérencieux de la Butte existe toujours ». Ici les streetartistes redonnent, en quelque sorte, son visage d’origine à un lieu parisien qui fut si longtemps synonyme de création artistique.
Au fil des années il s’est fait un nom dans le « milieu » et a participé à de très belles expositions collectives telles que In Situ Festival d’Aubervilliers ; Play Me I’m Yours ; In & Out aux Frigos ou encore l’incontournable rendez-vous annuel du streetart RueStick. Ma préférence va à la superbe expo « Dali fait le mur » que vous pouvez encore aller admirer à l’Espace Dali.
Le bestiaire de Codex Urbanus en images
Maintenant place aux images pour un bref aperçu du Bestiaire de Codex Urbanus. Puis ce sera à vous de le trouver dans les rues de Paris…
Codex Urbanus a joué le jeu de la conclusion musicale. Il a choisi Get Well Soon et « We are Free ».
Article publié le 29 janvier 2015 dans le webzine Lumières de la ville
Pingback: Les femmes à l’honneur avec le musée éphémère de Codex Urbanus, « Musée – Muses | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: Les « Street illusions de Chrixcel & Codex Urbanus | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: Les voyages de Codex Urbanus | Les billets de Miss Acacia
Pingback: « Botanica de Codex Urbanus | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: Rue-Stick 2014… pluvieux mais heureux | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Le streetart « fait le mur avec Dali | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: Migrations : 12 heures pour changer de regard | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Codex s’invite chez Gustave : Bestiaires croisés | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Le Bestiaire fantastique du street art : quand les monstres attaquent la ville ! – Miss Acacia Books
Pingback: Le Bestiaire fantastique du street art : attention les monstres attaquent la ville ! | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Le street art et Charlie : La mémoire des murs – Miss Acacia Books
Pingback: Interview avec la blogueuse Street Art Miss Acacia - Guillaume Servos
Pingback: « Nous ne sommes pas des poupées , le cri de guerre d’IZa Zaro | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: Murs Porteurs d’imaginaires avec Codex Urbanus | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Interview avec la blogueuse Street Art Miss Acacia - Blog Guillaume Servos
Pingback: Corail coeur de vie : de l’art pour préserver les océans | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Uchiwa, la fragile beauté des océans | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Murs Porteurs à la Galerie Ligne 13 | Les billets de Miss Acacia
Pingback: [ENTRE-DEUX] une immersion dans l’art urbain avec les Gobelins | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Galerie Ligne 13 sous « PERFusion | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: Utopie(s) urbaines à la galerie Amarrage | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Saint-Maur fait le mur à la Villa Médicis | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Murs ouverts #18 au Lavo//Matik | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Voyage en « Terræ Incognitæ avec Codex Urbanus | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: « Un artiste pour un enfant : l’art urbain se mobilise pour les enfants du Népal | «Les billets de Miss Acacia
Pingback: Le prix du Graffiti et du Streetart 2016 | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Une histoire de pianos… Play Me I’m Yours | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Levalet & Hérard : Conversation au Cabinet d’amateur | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Salon Emmaüs 2016 : 27 street artistes s’engagent pour Emmaüs | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Codex Urbanus : Bestiaire de Porcelaine | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Attention, graffitis cultes : du Street Art in Saint-Merry | Les billets de Miss Acacia
Pingback: « Animalement vôtre » avec Marko93 et dAcRuZ – Les billets de Miss Acacia
Pingback: Vandal Vision : quand Codex Urbanus nous fait son cinéma – Les billets de Miss Acacia
Pingback: Paella a de « Drôles d’impressions au cabinet d’amateur | Les billets de Miss Acacia «
Pingback: « A vous de jouer au Cabinet d’amateur | Les billets de Miss Acacia «
Pingback: Les lyonnais s’installent au Cabinet d’amateur | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Le street art et Charlie : La mémoire des murs | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Quand le street Art s’invite au Musée de l’éventail… | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Les portraits de Miss Acacia : Le Bestiaire de ...