Après « Lucy », hier soir j’ai pris un virage cinématographique à 180° avec la très jolie comédie de Thomas Cailley, « Les combattants ». Avec Adèle Haenel et Kevin AzaÏs.

Entre ses potes et l’entreprise familiale, l’été d’Arnaud s’annonce tranquille…
Tranquille jusqu’à sa rencontre avec Madeleine, aussi belle que cassante, bloc de muscles tendus et de prophéties catastrophiques. Il ne s’attend à rien ; elle se prépare au pire.
Jusqu’où la suivre alors qu’elle ne lui a rien demandé ?
C’est une histoire d’amour. Ou une histoire de survie. Ou les deux.

Ne vous laissez pas rebuter par le titre. Il ne s’agit absolument pas ici d’un film d’action gorgé de testostérone et de muscles. Bien au contraire, c’est un film plein de tendresse et tellement drôle… Enfin ça n’est pas non plus un film comique à la « Louis de Funès ». Je sais, je me la joue un peu intello, mais je n’arrive pas à rire devant les films comiques à grosse ficelle. Alors là rien à voir. Thomas Cailley nous fait rire avec beaucoup de finesse en gardant toujours un regard bienveillant sur ses personnages.

La première rencontre entre Arnaud et Madeleine est à l’image de ce que sera la suite de leur histoire. Un corps à corps (ou plutôt coeur à coeur…) entre deux êtres que tout oppose. Elle (magnifiquement interprétée par Adèle Haenel), convaincue que la fin du monde est proche et que seuls les mieux préparés et les plus résistants pourront survivre. Pour ça elle passe des heures à nager avec un sac à dos bourré de briques, boit des smoothies de maquereaux et s’inscrit à un stage de préparation militaire (au 1er régiment de dragons parachutistes) qui lui permettra d’intégrer l’armée. Lui (attachant Kevin Azaïs) est un jeune homme tout en douceur qui ne s’oppose jamais. C’est un peu comme si la féminité et la masculinité des personnages s’étaient échangé les corps. Arnaud est subjugué par cette fille abrupte, pas comme les autres. Sa douceur se heurte à sa dureté. Mais pour autant il ne lâche pas. Il leur faudra se retrouver seuls et en situation de survie pour que le mur de Madeleine s’effrite un peu. Mais je ne vais pas vous raconter le film. Je vous laisse le découvrir…

Je voulais absolument parler de ce film parce que je sais qu’il va faire moins de bruit qu’un Besson. Voire même passer un peu inaperçu dans la programmation de la rentrée. Et pourtant c’est une petite pépite du cinéma français. Avec des comédiens incroyables dont il faut absolument retenir les noms. De très belles images (en particulier dans la forêt, sorte d’Eden qui permettra aux corps de se libérer et se rapprocher). Un réalisateur qui a su mêler humour, tendresse et même sensualité. J’ai beaucoup aimé la scène où ils se recouvrent mutuellement le visage d’une peinture camouflage. Surtout lui… Ses doigts qui glissent sur chaque courbe du visage de la jeune femme, s’attardant sur ses lèvres, son nez. Il y a dans ses gestes tant d’amour et de sensualité. Et elle, ensuite, toujours aussi abrupte, comme en refus de rencontrer la peau de l’autre, un risque à ne pas prendre…

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce film. Parce que c’est une belle histoire de rencontre amoureuse. Mais pas que… Il y a aussi une réflexion sur la destruction de l’homme par l’homme à cause de son individualisme et que la survie passera par la solidarité et l’amour…

Pour ceux qui ont envie de se faire une idée en image voici un lien vers la bande-annonce du film « Les combattants ».

Je vous laisse avec la BO du film… Un peu d’électro ça change et c’est bien.