Jusqu’au 2 avril 2015, vous pouvez découvrir l’exposition « Empreintes industrielles » d’Olivier Dexheimer à La Fine Gueule (21, rue du docteur Leray, 75013 Paris).
Olivier et la photo, une passion de longue date
Olivier et la photo, c’est une longue histoire car, comme on dit, « il est tombé dedans quand il était petit ». En effet, son goût pour la photo a commencé le jour de ses 9 ans. Il se rappelle encore de cet été dans les Vosges où on lui a offert un « Kodak Instamatic ». Il a même encore les photos !
Ses premiers pas furent guidés par son père, lui-même amateur de photo. Il lui a appris la mise au point, l’exposition, l’horizon pas parfaitement au milieu et le premier plan…
Par la suite, comme beaucoup, il fera des photos de famille, de vacances, de voyage… Puis, dans les années 80, il s’essaie à une démarche plus « artistique » en participation à un atelier photo à Vincennes. Mais cela ne débouche sur rien et l’idée est abandonnée.
Enfin… pas complètement. Cette passion s’était simplement mise en veille et il ne faudra pas grand chose pour la sortir de sa torpeur. En 2012, quand il s’installe dans Paris, quelques collages ou pochoirs sur les murs attirent son regard. Et là, pour lui, c’est une révélation : il reprend son appareil pour capturer ces oeuvres urbaines. A partir de là les choses s’enchaînent. En octobre 2013, il a l’occasion de découvrir le bâtiment des Douanes à Patin, lieu mythique pour les graffeurs. Il dit lui-même que ce fut un « choc violent ». A cause des graffs sur les murs mais surtout pour l’atmosphère du lieu. Ce jour-là est né sa passion pour les lieux abandonnés ! Depuis, il déniche ces lieux pour les immortaliser avec son appareil.
Pour découvrir ces endroits insolites, il a trouvé un acolyte de choix, le photographe Jonk Art. Ils mettent en commun le fruit de leurs recherches puis se rendent sur place ensemble. Ce qui, en plus du plaisir d’être ensemble, leur procure également une certaine sécurité. Une fois les photos prises, chacun les utilise à sa façon. Vous pouvez retrouver celle de Jonk Art dans le cadre du projet Urbexions. Petit confidence d’Olivier… Il se pourrait que cette association donne naissance à un projet à quatre mains. Mais chuuuutttt…
Urbex et « empreintes industrielles »
Aujourd’hui, Olivier nous offre quelques-unes de ses oeuvres avec l’exposition « Empreintes industrielles » à La Fine Gueule (21, rue du docteur Leray, 75013 Paris).
Avant de dire quelques mots sur l’exposition, je vous livre ici les mots d’Olivier pour présenter son travail sur ces lieux abandonnés (vous pouvez retrouver son travail sur son site Etoile Matutine).
Empreintes
Une empreinte est ce qu’il reste d’une activité, une vie, une organisation, une structure, et qui se perd lentement, usée par les éléments, la vigueur de la Nature, le pillage d’autres Hommes. Une trace qui se lit, parfois avec difficulté et qui raconte un autre temps.
Elle raconte aussi le temps qui passe, elle fait toucher du doigt cette durée, ces hivers et ces étés qui sont passés, et qui ont souvent dispersés les régularités des structures.
Ce que je recherche avec la photographie est aussi cela : faire émerger d’un substrat érodé par le Temps, à nouveau la structure, l’histoire, une harmonie disparue.Les photographies d’empreintes sont regroupées en trois grands thèmes : le monde industriel, les lieux d’Histoire, les lieux de vie publique.
Pendant plusieurs semaines, il a choisi les photos qui seraient exposées, la taille des tirages pour chacune d’elles. Il a fallu les encadrer et fignoler les passe-partout. Et puis voilà, le jour J est arrivé. La première exposition. Les photos sortent de l’écran d’ordinateur pour être vues par tous. Pour notre plus grand plaisir.
A l’occasion de cette exposition Olivier Dexheimer a choisi de nous montrer ses photos sur les lieux industriels abandonnés. Elles sont belles et surprenantes, les couleurs sont chaudes : beaucoup de marrons ou plutôt de rouille… forcément, mais aussi du gris et de très verts ou bleus. Ces lieux abandonnés ne sont alors pas froids et tristes. Par le biais de ces couleurs, Olivier leur donne un dernier souffle de vie. Dans certaines même, la nature commence à reprendre ses droits créant un très beau décalage entre le végétal et ce monde de béton et de métal.
Pour voir tout le travail d’Olivier, rendez-vous sur son très beau site Etoile Matutine.
Quelques mots encore, avant de passer aux images, sur le lieu choisi par Olivier. Cet endroit est une « cave à spectacle ». C’est à dire ? me direz-vous… Je vous explique tout ça : c’est une cave alternative proposant des vins bios, natures mais également de l’épicerie fine, des fruits et légumes bios. Voilà pour la cave. Elle est aussi « à spectacle » car le maître des lieux organise des apéro-concerts, des expositions, des dégustations, des débats, etc…. Hier, par exemple, tout en admirant les photos d’Olivier Dexheimer et en discutant avec mes congénères j’ai pu déguster un excellent vin blanc dont je tairai le nom… enfin disons que ma mémoire est défaillante sur ce point ! Je vous conseille donc vivement de lier le plaisir d’aller voir les photos d’Olivier à l’agréable en buvant un petit verre de vin.
Conclusion musicale avec Moriarty… Et n’oubliez pas d’aller faire un tour au 21, rue du docteur Leray, Paris 13ème. Vous avez jusqu’au 2 avril !
Pingback: Interstices : 11 regards sur la ville invisible | Les billets de Miss Acacia
Pingback: De la terre au fer, une histoire photographique d’Olivier Dexheimer | Les billets de Miss Acacia
Pingback: 2015, du Beau pour oublier le Triste | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Sur la voie de la Petite Ceinture… | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Urbex et calligraffiti au Festival des Cultures Urbaines | Les billets de Miss Acacia
Pingback: Etoile Matutine » « Empreintes industrielles » : exposition à la Fine Gueule, dans le 13ème
Pingback: "Empreintes industrielles" d'Olivier ...