Coups de coeur
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« Pas son genre » ou l’amour peut-il résister aux barrières sociales ?

 

La bande-annonce de ce film m’avait attirée. Emilie Dequenne avait l’air tellement touchante. Cette rencontre entre la coiffeuse et le philosophe me paraissait un point de vue qui pouvait être vraiment intéressant. Et puis, comme vous le savez, j’aime les histoires d’amour. Alors ni une ni deux, dès que le film est passé près de chez moi j’y suis allée.

L’histoire de Lucas Belvaux commence comme ça :

Clément, jeune professeur de philosophie parisien est affecté à Arras pour un an. Loin de Paris et ses lumières, Clément ne sait pas à quoi occuper son temps libre. C’est alors qu’il rencontre Jennifer, jolie coiffeuse, qui devient sa maîtresse. Si la vie de Clément est régie par Kant ou Proust, celle de Jennifer est rythmée par la lecture de romans populaires, de magazines « people » et de soirées karaoké avec ses copines. Cœurs et corps sont libres pour vivre le plus beau des amours mais cela suffira-t-il à renverser les barrières culturelles et sociales ?

Tous les éléments sont réunis pour faire une jolie comédie romantique à l’américaine avec une happy-end… So cute. Seulement voilà Le réalisateur n’a pas voulu nous raconter seulement une belle histoire d’amour sur fond de « tout les oppose mais l’Amour sera plus fort ». Comme dans ses autres films, ce qui l’intéresse vraiment c’est plutôt la confrontation entre deux classes sociales. Et il fait ça avec beaucoup de finesse. Parce que franchement avec un tel sujet, d’autres nous auraient livré un film plein de clichés et gnangnan à souhait ! Et là pas du tout. La jolie coiffeuse peroxydée du Nord n’est pas si stupide que ça. Elle a même bien souvent une vision de la vie plus fine et réaliste que l’éminent professeur de philosophie engoncé dans son éducation et sa vision « théorique » (de l’amour en particulier).

Il faut dire aussi que le film est magnifiquement servi par Emilie Dequenne et Loïc Corbery. Ils sont tous les deux tout à fait convaincants. Très vite on croit en leurs personnages et ils nous embarquent dans leur histoire. Bon je dois avouer que dans les premières scènes du film j’ai eu un peu peur… Les dialogues étaient franchement convenus, tout comme les situations. Mais petit à petit, en fait à partir du moment où Jennifer et Clément se rencontrent, on passe à autre chose. Si on est une fille on s’identifie au personnage de Jennifer. Parce qu’elle n’est pas seulement une coiffeuse. Elle est avant tout une femme qui élève seule son fils, avec une joie de vivre sans faille ! Elle sourit tout le temps, a toujours un mot gentil pour les autres, fait l’idiote avec son fils et sort danser et chanter au karaoké le samedi soir avec ses copines. Et surtout elle cherche une vraie histoire d’amour. Comme elle l’explique à Clément, elle en a marre des histoires sans lendemain où on s’attache puis on se sépare et on souffre. Alors si Clément est avec elle juste pour occuper les 3 jours qu’il passe à Arras, il vaut mieux qu’il le lui dise.

Mais Clément dit que non, il est bien avec elle. Pourtant, jusqu’à la fin, on doute de son amour pour elle. Tombe-t-il vraiment amoureux ? Où est-il seulement très attiré par cette jeune femme pleine de vie qui lui apprend à lâcher-prise ? Certaines scènes nous font douter… Mais pourtant… Le personnage de Clément est vraiment très ambigu. Ou alors tombe-t-il sincèrement amoureux mais son éducation est plus forte que l’amour ? Jusqu’où peut-il aller contre son milieu et son « image » sociale ? Est-il prêt à revenir vivre à Paris avec elle et à la présenter à ses amis parisiens tous plus « brillants » les uns que les autres ?

Ce film m’a beaucoup bouleversée. Je réfléchis encore au pourquoi d’un tel bouleversement. Parce que certaines scènes m’ont quand même fait pleurer… Peut-être cette façon qu’a Clément de la regarder comme si elle était un sujet d’étude ? Cette apparente (?) indifférence ? Et pire que tout cette scène où on lit sur son visage son malaise à être vu avec elle par une de ses collègues enseignante. Alors voilà, par moments, j’étais triste avec elle. J’ai beaucoup aimé son personnage parce que cette jeune femme est bien plus intéressante que ce qu’elle laisse paraitre. Et bien plus forte aussi…

Vous l’aurez compris, je vous incite fortement à aller voir ce film. Parce que bon, tout le monde n’est pas aussi émotif que moi. Alors les kleenex ne sont pas obligatoires. Ca reste quand même, avant tout, une comédie romantique très réussie. Mais qui fait quand même un peu réfléchir sur l’amour, sur la possibilité de s’aimer même si beaucoup de choses nous opposent. Et puis les comédiens sont excellents. Et puis la musique aussi. Et puis c’est l’occasion de voir Sandra Nkaké en tant qu’actrice ! Et pas mauvaise du tout !

Voilà, je crois que je l’ai bien vendu… Alors maintenant je vous laisse en musique avec la dernière chanson interprété par Jennifer : « I will survive« . Parce que cette scène est très forte (pour comprendre il vous suffit d’aller au ciné…), mais pas que…

At first i was afraid
i was petrified
kept thinkin’i could never live without you by my side
but then i spent so many nights
thinkin how you did me wrong
and i grew strong
i learned how to get you along
and so your back from outer space 
i just walked in to find you here with that
sad look upon your face
i should have changed that stupid lock
i would have mode you leave your key
if i’d have known for just one second you’d be back to bother me
go on now,go
just turn around now
you’re not welcome anymore
weren’t you the one how tried to hurt me with goodbye
did i crumble
did you think i’d down and die?
Oh no not i
i will survive
oh as long as i know how to love i know i’ll stay alive
i’ve got all my life to live
i’ve got all my love to give
and i’ll survive
i will survive
hey hey
it look all the strength i had not to fall apart
kept trying hard to mend the pieces of my broken
and i spent oh so many nights
just feeling sorry my life
i used to cry
but now i hold my head up high
and you see in me
somebody new
i’m not that chained up 
littel person still in love with you
and so you feel like droppin’in
and just except me to be free
but i’m saving all my lovin for someone who’s lovin me

Cette entrée a été publiée dans : Coups de coeur
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Ancienne parisienne devenue lyonnaise… pas très bavarde voire même un peu « sauvage » et surtout passionnée de street art. Flâneuse urbaine, j’aime partager mes plus belles découvertes avec vous !

2 commentaires

  1. Bobby dit

    Cela fait une semaine et je ne m’en suis toujours pas remis… et moi je ne suis pas du tout de nature émotive. Des scènes inoubliables avec une Emilie Dequenne extraordinaire.
    Je ne pensais pas être un jour ému et touché à ce point par une actrice.

    J’aime

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