Coups de coeur
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« Wadjda », l’espoir par les femmes

L’histoire

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.

Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

 

La bande-annonce

Pour bien comprendre la portée de se film, il faut savoir qu’en Arabie Saoudite il n’y a pas de salle de cinéma, pas de maison de production, les femmes ne peuvent sortir dans la rue sans se recouvrir d’une immense abaya noire. Elles n’ont pas le droit de conduire… ni de faire du vélo !!

Malgré tout ça, le premier film tourné et produit là-bas est celui d’une femme. La réalisatrice Haifaa Al-Mansour. Enfant, elle a découvert le cinéma grâce à des DVD, puis elle a fait des études de cinéma lors de son séjour en Australie (elle a la chance d’être marié à un diplomate).

L’histoire qu’elle nous raconte est très simple, mais tellement significative. Une petite fille de 12 ans rêve de s’acheter un vélo. Pour y arriver elle décide de participer à un concours de récitation du Coran. Quel pied de nez aux conservateurs !! Elle va utiliser la religion pour vivre son rêve totalement opposé à la tradition.

A travers ce film, Haifaa Al-Mansour nous montre la société saoudienne telle qu’elle est aujourd’hui. Modernité et tradition s’y opposent en permanence. Comme partout dans le monde, les jeunes rêves de liberté, de rock, de maquillage. Par exemple, sous son abaya noire, notre jeune héroïne porte des converses et elle adore écouter du rock avec son walkman. Il y a même une scène pleine de tendresse et d’humour où Wadjda offre une cassette de musique au vendeur de la « fameuse » bicyclette en gage de réservation.

La jeune fille qui joue le rôle de Wadja, Waad Mohammed, est excellente. On se met à rêver de ce vélo avec elle. On veut qu’elle gagne ce concours en récompense de sa ténacité. Mais c’est sans compter sur la terrible directrice d’école, véritable porte-parole du régime qui veut faire plier les jeunes filles pour qu’elles rentrent dans le rang.

J’ai également beaucoup aimé sa mère, superbement interprétée par Reem Abdullah. Cette femme magnifique (dans tous les sens du terme) se bat pour garder la tête haute à l’annonce du second mariage de son mari. La scène où elle offre le vélo à sa fille est vraiment bouleversante. On sent qu’elle rêve d’offrir à sa fille une autre vie que la sienne.

Un autre personnage apporte de l’espoir. Celui de Mohammed, le jeune garçon amoureux de Wadjda. Il la regarde avec admiration et on sent qu’il l’aime justement pour ce qu’elle est. Une fille pas comme les autres, libre envers et contre tous. On se prend à espérer qu’il garde sur elle ce regard et que la tradition ne le rattrape pas. Qu’il ne devienne pas un mari qui enfermera sa femme dans la maison ou sous un niqab. On sourit lorsqu’il la regarde sur son vélo et qu’il lui dit « Tu sais, plus tard je voudrais t’épouser ». C’est beau et plein de tendresse.

Bien sur ce film ne sera pas diffuser en Arabie Saoudite faute de salle. Mais espérons qu’il circule sous le manteau pour apporter dans les foyers ce regard moderne et libérateur.

Allez voir ce film. Parce qu’il est excellent. Mais aussi parce qu’il est un message pour la cause féminine dans tous les pays où les femmes vivent sous le joug des hommes et de la religion.

Ce premier essai d’ Haifaa Al-Mansour est un coup de maitre. Espérons qu’elle pourra poursuivre son chemin et nous offrir d’autres films.

Je vous laisse avec une petite découverte. Villagers. Je vais les voir en concert en mai alors je vous en reparlerai.

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Ancienne parisienne devenue lyonnaise… pas très bavarde voire même un peu « sauvage » et surtout passionnée de street art. Flâneuse urbaine, j’aime partager mes plus belles découvertes avec vous !

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