Chaque ballet dure environ un quart d’heure. Ce temps très court permet aux ballets de se répéter et de s’enchainer, permettant ainsi au public de les voir tous. Ou même d’en revoir certains lorsqu’il y a un coup de cœur.
Il y avait des scènes très « étranges » qui m’ont laissée assez indifférentes. Comme « Venus in Furs » (« Intense pas-de-deux entre une mystérieuse femme voilée et la moitié animale dont elle est issue). Ou encore « Dédale » (« A l’image du labyrinthe, créé par Dédale pour enfermer le Minotaure, ce trio suggère la perte de soi dans l’autre et évoque l’indissociabilité de l’homme de sa part animale, qui le guide ou le domine). D’un point de vue esthétique on se laisse happer un moment. Mais finalement non, pas d’émotion. Juste de la curiosité.
Par contre j’ai eu de vrais, gros coups de cœur. Tout d’abord pour « Sin » (« Duo viscéral inspiré du mythe du couple primordial, de la séparation de l’être unifié et du rapport de pouvoir qui en découle »). Ce duo de danseurs était magnifique. Deux corps qui s’entremêlent, se repoussent, se combattent. Une très belle représentation du couple et de ses déchirements emplie d’érotisme et interprétée par deux danseurs excellents.
Autre coup de cœur pour « Par-dessus tête » (« Au milieu des sculptures décapitées du souverain sumérien Gudea, un danseur fait ressurgir l’esprit d’un roi qui a perdu la tête »). Pour vraiment comprendre il faut le voir car ce ballet est très visuel. Sur le crane rasé du danseur, un visage a été dessiné. On a donc vraiment l’impression de voir une tête décapitée danser sous nos yeux. Très belle performance du danseur qui nous entraine dans une danse hypnotique.
Enfin, mon dernier coup de cœur a été pour « L’Evocation » (« Danse de groupe inspirée du « dikhr », un rituel soufi hypnotique basé sur la répétition du mot Hallah et sur le rythme de la respiration. »). Dans ce ballet, 10 danseurs se livrent à une danse effectivement hypnotique. Il faut toujours garder du recul pour regarder le groupe dans son ensemble. Car c’est le mouvement de tous ces corps, comme dans un seul souffle, qui fait toute la beauté de cette scène.
Je me rends compte en écrivant ce petit billet qu’il est très difficile de parler de danse. Comment décrire ce qui n’est que visible ? Il faut voir pour ressentir les émotions tellement personnelles que nous inspirent ce magnifique spectacle. J’ai bien essayé de prendre quelques photos. Je vous les livre ici mais sans grande conviction parce que prises avec mon téléphone (comme j’ai regretté d’avoir oublié mon appareil !!!). Ca vous donnera une petite idée de certains ballets seulement car pour « Sin » ou « L’Evocation » il y avait trop de monde et je n’ai rien pu faire.
Cette soirée au Louvre a été un moment poétique et magique. Une très belle façon de retourner au musée. On le regarde autrement et on se dit que ça faisait bine longtemps qu’on n’était pas venu…
Petite pause musicale avec mon dernier coup de cœur. Fauve, « Cotton fields ».