Lors de ma visite du salon La Quatrième Image, j’ai eu le plaisir de rencontrer le photographe Johann Soussi. J’ai découvert ses photos il y a un an lors de l’édition précédente du salon avec une série sur les chevaux de la Garde Républicaine. Déjà, j’avais été charmée par son univers tout en noir et blanc. Alors j’étais enchantée de le retrouver cette année et en plus de le rencontrer !
Lors de notre échange il m’a parlé de ce nouveau projet sur la guerre de 14-18. Voici les quelques mots du dossier de presse qui vous le présenteront à merveille.
Le Mois de la Photo-OFF offre une programmation internationale illustrant toute la richesse, la vitalité et la diversité des expressions de la photographie contemporaine. Pour son édition 2014, le festival présente le nouveau travail de Johann Soussi. Les photographies ont été prises sur le tournage du film Les Fusillés réalisé par Philippe Triboit (Un Village Français) et produit par Mascaret Films (La Journée de la Jupe) dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Les images plongent le visiteur au cœur de la Grande Guerre et arrachent des moments de poésie au fracas des armes en donnant à voir de manière spectaculaire ou intime des scènes du Front et de l’Arrière.
Avec cette série en noir et blanc argentique, le photographe contribue ainsi au travail de mémoire dans le cadre des commémorations actuelles de la Grande Guerre. La série est montrée pour la première fois en deux endroits et sous deux formes différentes : quinze panneaux photographiques très grand format installés en plein air au jardin Anne Frank à Paris viennent compléter l’exposition composée de l’ensemble des clichés de la série qui se tient dans un ancien atelier de réparation de fusils du XXème siècle aux Lilas.
Dans le cadre du centenaire de la guerre, la Ville de Paris a demandé à Johann Soussi d’exposer 15 de ses photos prises lors du tournage du film dans le très joli jardin Anne Frank. Après ma rencontre avec l’artiste, j’ai eu très envie de découvrir ses oeuvres offertes au regard de tous dans un espace public. Alors samedi, j’ai pris mon appareil et je suis partie en balade. Il faut dire que le temps printanier donnait très envie de se perdre dans les rues…
Le jardin Anne Frank se trouve en plein coeur du Marais, à quelques pas de la rue des Rosiers. Pas facile de le trouver car il est caché tout au fond d’une impasse (juste à côté du Musée de la Poupée !). Ce côté « caché » du jardin donne encore plus de force à cette exposition. Car il n’est pas facile de parler ou de montrer ce qui fut l’une des guerres les plus meurtrières de notre histoire. Alors, je trouve le choix de ce lieu excellent. Parce qu’il est petit, comme un écrin à l’écart de la folie de la ville. On ne trouve ici que des amoureux sur les bancs ou des enfants entrain de jouer. Ce lieu est très apaisant en fait. Du coup, la violence contenue dans les photos (par leur sujet même) est mis en permanence en parallèle avec la vie débordante du jardin avec les enfants qui courent partout. Et puis les photos de Johann Soussi sont vraiment très belles et émouvantes. Et j’ai hâte d’en découvrir d’autres lors de son exposition à l’Atelier du Fusil.
Je profite donc de ce billet pour vous livrer également une présentation de l’expo qui se déroule aux Lilas.
L’Atelier du Fusil est situé aux Lilas à 15 minutes en métro du Jardin Anne Frank. Le photographe propose de créer dans cet ancien atelier de réparation de fusils du XXème siècle laissé en état et réaménagé pour l’occasion en galerie, la surprise et la rencontre avec le visiteur. Les images suspendues aux murs laissés en pierres et briques apparentes offrent ainsi dans cet espace insolite une parenthèse culturelle et artistique.
Le vernissage aura lieu à l’Atelier du Fusil le 11 novembre. En mémoire de tous ces hommes morts pour leur pays. Et aussi (enfin ça c’est mon point de vue) parce que fêter le centenaire c’est faire en sorte qu’on n’oublie ce qu’est la guerre, sa violence et la détresse qu’elle génère. Pour, je l’espère, que notre pays ne connaisse plus jamais ça.
Avant la pause musicale, je vous offre quelques photos de cette expo. Etrange exercice que de prendre en photo les photos d’un autre… qui plus est quand cet « autre » a beaucoup de talent. Alors voici mes images… pour vous donner envie d’aller voir les véritables oeuvres au jardin d’Anne Frank ou à l’Atelier du Fusil.
Allez on y va. Des images au bout du clic : « Les fusillés de Johann Soussi »
Pour finir voici une très belle découverte musicale faite hier soir. Gros coup de coeur pour ce groupe. « Yeah Yeah Yeahs »