Autour de moi, les amis qui ont vu « Les garçons et Guillaume à table » me conseillaient d’aller le voir. Ils mes disaient tous que c’est un film très drôle. Qu’ils avaient beaucoup ri. Effectivement ce film est très drôle. Mais pas que… Loin de là. Derrière le rire se cache la souffrance à être différent, même au sein de sa propre famille.
Guillaume Galienne nous raconte son histoire, son amour et son admiration pour sa mère qui ont fait de lui un homme différent. Il lui aura fallu devenir adulte et des années de thérapie pour comprendre que sa féminité ne signifiait pas qu’il aimait les hommes. Au contraire, c’est parce qu’il aime les femmes et les trouve bien plus intéressantes que les hommes qu’il a tant voulu leur ressembler. Et son premier modèle a été sa mère. Une mère qui rêvait d’avoir une fille après les 2 aînés. Alors forcément on se crée une personnalité ambiguë dans un tel contexte.
J’ai beaucoup aimé la scène qui se déroule à la piscine durant laquelle il explique d’où lui est venu son intérêt pour toutes les femmes. Et non plus seulement sa mère. Il parle de leur « souffle ». De cette façon qu’ont les femmes de modifier leur respiration selon leur état émotionnel. Il nous dit si bien comment il les regarde toutes pour avoir lui aussi ce « souffle ».
Souffle qui a sûrement fait de lui l’acteur qu’il est aujourd’hui. Car quel magnifique comédien. Bien sur il raconte sa propre histoire. Mais il ne suffit pas de parler de soi pour bien le faire. Il a ce talent incroyable d’exprimer ses émotions même lors de scènes « drôles ». L’émotion émane de lui, palpable et bouleversante.
Et il y a bien sur la scène finale. L’acceptation d’être un homme. Qui aime les femmes… et surtout « une » femme. Le face à face avec sa mère. Les choses sont dites sans l’être vraiment. Il se cache derrière une pièce qu’il va écrire pour lui parler de lui, d’elle, de l’influence familiale sur son être, de sa rencontre avec la femme qui va bouleverser sa vie. On imagine sans peine les années de questionnement et de souffrance qui lui ont permis d’en arriver là.
Une phrase va faire basculer sa place dans la société. Une amie lors d’une soirée « filles » où il s’est invité. « Les filles et Guillaume, à table ». Tout d’un coup il n’est plus du côté des filles mais des garçons. Et là on lui reconnait cette place et cette identité. Bien sur c’est un raccourci parce qu’il s’agit d’un film. Dans la « vraie » vie on ne règle pas comme ça, en quelques mots, des années de formatage familial et social. Mais n’est-ce pas une belle façon de dire les choses ?
Avant de voir le film, je comprenais assez mal le phénomène suscité. Hier les séances affichaient complets. Pour un film « comique » ça me paraissait excessif. Maintenant je sais. Et je vais participer au bouche à oreille. Allez voir ce film. Il est vraiment beau. Bouleversant. Percutant. Et drôle, oui, bien sur !! C’est ça tout le charme du film. Grâce à l’humour, il nous parle d’identité, de rapport fusionnel mère-fils, de la difficulté à être différent sans que ça devienne larmoyant. Au fond de soi on se sent un peu remué, ça pousse au questionnement mais sans tristesse.
Je terminerai ce billet avec une phrase du film qui m’a marquée : « Le seul moyen de surmonter sa peur, c’est d’apprivoiser l’objet qui fait peur. »
Et aussi une interview de Guillaume Galienne par Télérama. On y apprend beaucoup de choses sur un homme sensible et un excellent comédien.
Et je voudrais vous raconter ici une anecdote de lui que j’ai lu dans une interview. Je la transforme un peu parce que je ne retrouve pas l’article dans laquelle je l’ai lue. J’aime beaucoup…
« Un homme explique à un ami qu’il fait une psychanalyse depuis 10 ans parce qu’il pissait au lit. Cet ami lui demande alors s’il a arrêté de faire pipi au lit ? L’homme lui répond : « Non. Mais maintenant je m’en fous. » Excellent non ?
Je vous laisse avec une belle chanson d’Etienne Daho, tiré de son nouvel album. Elle s’appelle « La peau dure ». Ecoutez les paroles. Elles vont bien avec ce billet…
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