Lundi 5 novembre. Jour de grande transhumance vers l’ouest de l’île. Nous quittons Santa Clara à 8 heures pour nous rendre dans la vallée de Viñales. Nous roulons toute la matinée pour arriver à La Havane avec un premier taxi que nous avait réservé Angel (propriétaire du Florida Center). A la gare routière, notre chauffeur nous organise le voyage vers Viñales avec un autre taxi.
Cette longue matinée de route nous permet de traverser la moitié ouest de l’île et d’en découvrir toute la diversité. Les routes sont parfaitement entretenues et, à l’image de tout le pays, extrêmement propres. Nous apercevons, à distance régulière, des hommes qui coupent l’herbe à la machette ou taillent minutieusement les haies. Nous traversons des petits villages ou des grands espaces de champs.
Quand aux routes… Elles sont bien souvent désertes et nous y croisons toutes sortes de moyens de locomotion : voitures (récentes ou splendides américaines des années 60), vélos, chevaux, charrettes tirées par des boeufs… Parfait reflet des contrastes permanents existants dans l’île. Mélange de passé et de modernité qui fait tout le charme de Cuba.
Cette île est en fait très peu peuplées. Ce qui rend, par ailleurs, les villes très agréables à vivre car nous n’avons jamais ce sentiment de surpopulation qui existe dans bien d’autres grandes villes.
Aller à Viñales c’est s’enfoncer dans la campagne cubaine. Le paysage est composé de larges plaines et de mogotes (énormes blocs de calcaire gris et rouges recouverts de végétation). Cet endroit est absolument splendide… mais aussi très visité. C’est le premier endroit où nous croisons autant de touristes !!
Notre premier après-midi ici nous permet de nous installer dans une casa et de découvrir la ville. Nous retrouvons M., une des trois françaises rencontrées à Trinidad. Elle termine son voyage ici maintenant que ces compagnes de voyage sont rentrées en France. Nous passons la soirée avec elle au « bar » du Centro Cultural Polo Montañez. C’est un grand patio où jouent des musiciens et où se retrouvent tous les danseurs de salsa.
Mardi 6 novembre. Nous changeons de casa. Celle que nous avons choisi la veille était vraiment trop désagréable : toute petite et des odeurs d’égout insupportables.
Ensuite nous faisons un peu de shopping pour ramener quelques souvenirs à la famille et aux amis. Le choix n’est pas immense. Un peu d’artisanat, quelques magnets à l’effigie du grand héros national Ché Guevara, des maracas…
L’après-midi nous partons pour notre première balade en dehors du centre ville. Nous suivons un chemin de randonnée qui nous emmène jusqu’à la ferme de Raùl Reyes. Ici on pratique une agriculture totalement biologique. Pas de mono-culture. Dans un même champ les pommes de terre côtoient les ananas. Plus loin il y a une plantation de café, puis de tabac. Quelques arbres fruitiers poussent le long des champs (papayers, bananiers…). A la fin de la visite, Raùl nous accueille pour nous faire goûter son miel. Quelle odeur et quel goût !!! Un délice. Nous en achetons immédiatement deux bouteilles. Il nous fait également découvrir son café, nous offre des bananes et nous fait boire un jus d’ananas.
De retour dans le centre, nous partons pour l’Hôtel La Ermita pour profiter du coucher du soleil. Une bonne grimpette de 45 minutes car l’hôtel est haut perché. Mais on a donc une vue splendide sur toute la vallée. Une très belle façon de terminer cette journée découverte.
Quand nous rentrons à la casa nous faisons connaissances avec les deux jeunes filles qui occupent la chambre du dessous. Deux françaises. Nous dinons ensemble puis allons retrouver M. au Centro Cultural.
Mercredi 7 novembre. Nous quittons le centre de Viñales dès 10 heures pour une grande balade dans la vallée. Nous commençons par nous rendre au « Mural de la Prehistoria », immense fresque de 120 m de longueur peinte sur le Mogote Dos Hermanas, au pied de la sierra de Viñales. Cette peinture murale nous laisse perplexe. Ca n’est pas vraiment beau… mais bon ça vaut quand même le détour… au moins pour la beauté du paysage.
Ensuite nous partons à travers la campagne pour une grande marche de quatre heures autour du Mogote del Valle. Nous traversons des paysages splendides, vallonnés et verdoyants. La terre des champs et des chemins est d’un magnifique rouge sombre. Et les mogotes sont vraiment impressionnants. Nous croisons quelques randonneurs (dont un couple de français rencontrés la veille au Centro Cultural), mais surtout des groupes de cavaliers. Ici la randonnée équestre a beaucoup de succès.
A notre retour à Viñales nous nous posons un peu avant de prendre un taxi pour monter à Los Jazmines, l’autre hôtel de la ville. Le point de vue y est encore plus beau que celui de La Ermita.
En chemin, notre chauffeur nous emmène à la Cueva del Indio. C’est une grotte spéciale touriste. La visite se fait en un quart d’heure, dans des grottes parfaitement aménagées avec des spots et des petits bateaux à moteur qui promènent les touristes sur la rivière souterraine pendant cinq minutes. Sympa mais pas extraordinaire.
En montant à l’hôtel, notre chauffeur, qui s’appelle Aldo, nous fait faire un voyage dans le temps. Dans sa superbe Plymouth rouge il nous fait écouter du Rock n’ Roll (les classiques d’Elvis ou encore « Let’s twist again ». Absolument génial !!!
Je ne peux pas résister au plaisir de vous mettre une petite photo de notre superbe Plymouth !!
Comme on nous l’avait dit, la vue de la vallée est ici incroyable, surtout avec la belle lumière du soleil couchant.
Notre chauffeur étant vraiment très sympa (et sa voiture trop classe !! ), nous concevons de « louer » ses services demain pour toute la journée. Rendez-vous à 9 heures devant notre Casa.
Nouvelle soirée dans le patio du Centro Cultural avec nos voisines. Nous y retrouvons également le couple de français croisés lors de notre randonnée, ainsi que deux françaises croisées la veille dans la ferme de Raùl Reyes. La jeune fille du couple est une danseuse de salsa impressionnante. C’est un vrai plaisir de la voir évoluer sur la piste avec les danseurs cubains.
Jeudi 8 novembre. 9 heures. Le taxi est ponctuel. Sauf qu’il ne s’agit pas d’Aldo et de sa belle Plymouth rouge. Il a eu un empêchement alors il nous envoie un s-cousin ou un ami (?). Mais ça n’a rien d’étonnant ici. C’est même très fréquent. Plus de place dans une casa (que tu as pourtant réservée parfois !!) ? Pas de problème on t’emmène chez le frère, le cousin, l’ami qui, lui, a encore une chambre disponible. Pas de bus ? Pas de problème, il y a toujours un ami taxi qui peut t’emmener. Il suffit de passer un coup de fil. Tant pis, pas de Plymooth et pas de Rock n’ Roll. Nous montons dans une belle américaine bleue et écoutons (encore) de la salsa.
Nous commençons la journée par la visite de la Cueva « Gran Caverna de Santo Tòmas ». Plus rien à voir avec la grotte d’hier. Ici on nous met un casque sur la tête avec une lampe frontale. Et c’est parti pour une heure et demi de découverte des grottes qui s’étendent sur 7 niveaux. Pas de spots ! Pas de bateaux à moteur ! Juste un guide qui nous explique tout ce qui se passe dans l’obscurité. ici vivent des crabes, des araignées, des minuscules grenouilles, des criquets. Heureusement que le guide est là pour nous les montrer car les insectes ont développé un véritable art du camouflage.
Des stalactites et des stalagmites magnifiques se sont formés aux fils des siècles. Nous découvrons même une autre forme de concrétion calcaire qui se forme à l’horizontale. J’avoue avoir complètement oublié le terme employé par le guide. Dans certaines caves d’énormes rochers scintillent de mille feux sous la lumière de nos lampes. C’est vraiment magique. Avant de finir la visite, le guide nous fait éteindre nos lampes. Nous restons quelques minutes dans l’obscurité la plus complète et le silence. Je craignais que ça ne soit oppressant. Ca se révèle très apaisant.
Après la visite nous remontons dans le taxi pour filer au cayo Jutìas. Nous voulons profiter d’une dernière après-midi face à la mer. Cayo Jutìas est un endroit plutôt agréable avec une belle plage et de la mangrove. Le vent et les nuages nous empêchent un peu d’en profiter pleinement mais nous passons quand même un très bon moment.
Nous rentrons dîner à la casa avec Lisa et Emilie. Chacun raconte sa journée. Elles sont allées passer la journée au Cayo Levisa. Malheureusement pour elles le vent a apporté de la pluie.
Pour notre dernière soirée à Viñales nous optons pour la terrasse de notre café préféré qui propose les meilleures de tout Cuba !!! Le serveur nous offre un cigare. On ne peut quand même aller jusqu’à Cuba sans fumer un cigare !! Nous n’y connaissons rien mais on trouve celui-ci pas mauvais. Je pense que les deux Pina Colada que je viens de boire y sont pour beaucoup !!!
Notre dernière soirée à Viñales se passe donc tranquillement mais très agréablement à observer la vie cubaine, en fumant le cigare sur fond de musique cubaine. C’est juste parfait !
Je vous laisse avec l’une des chansons d’Elvis que nous avons écouté dans la Plymouth… « My Way ».