Lundi 22 octobre. Jour du départ pour Cuba. Nous quittons le sol français à 10 heures et atterrissons à La Havane à 19 heures (oups un p’tit décalage horaire…).
La casa particular que nous avons réservée de France n’est finalement pas disponible. Mais la propriétaire nous propose immédiatement une solution. Elle nous emmène chez un voisin qui a, lui-aussi, une chambre dans sa casa. La chambre est un peu sommaire mais spacieuse et très propre.
Après nous être installés, nous sortons dans les rues de La Havane pour trouver un endroit où dîner. Pas trop loin de notre casa nous trouvons un petit snack. Pour un premier repas, je mise sur une valeur sure : des spaghetti à la napolitaine. Aaaarrrrffff je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse râter des pâtes à ce point là. Ca révèle tout simplement immangeable. Spaghetti ultra cuits qui baignent dans une « sauce-soupe » à la tomate concentrée !!! Cuba n’est vraiment le pays « della pasta » !! Allez vite au lit !!
Mardi 23 octobre. Première vraie journée à La Havane. Première découverte de la ville. Mon ressenti est un peu mitigé. Et je ne suis pas sous le charme. Je n’arrive pas à m’y sentir totalement en sécurité. Des « jineteros » (rabatteurs) nous collent comme des mouches. On ne peut commencer à parler avec l’un deux sans qu’il essaie de te « vendre » quelque chose ou d’obtenir que tu lui paies un verre. Ils surgissent sans cesse, proposant qui un taxi, qui une casa ou un paladar ou encore un endroit où sortir le soir… Je trouve ça pesant et j’ai beaucoup de mal à faire abstraction.
Mais à côté de ça, il y a la ville. Pleine de contraste. De magnifiques bâtiments restaurés côtoient des ruines ou des immeubles aux murs lépreux. La ville est traversée de larges avenues quasiment désertes car il y a très peu de voitures. La Havane c’est aussi, bien sur, les superbes voitures des années 50 : des Chevrolets, des Buicks, des Plymouths… Il y en a de toutes les couleurs. Certaines sont absolument superbes et dans un état incroyable quand on pense qu’elles ont plus de soixante ans !! Et c’est là tout le charme de cette ville : le « décor » est celui d’une autre époque, dans lequel les habitants essaient de vivre au XXIe siècle !!
Nous visitons le premier bâtiment du « Museo Nacional de Bellas Artes ». Un magnifique musée à l’architecture incroyable. Il est spacieux et organisé en différentes périodes, des colonies aux années 2000 . Comme nous allons nous en rendre compte, il y a très peu de touristes, le musée est donc quasiment désert et nous pouvons profiter pleinement de toutes les oeuvres exposées ici.
Pour le déjeuner nous nous posons dans un « paladar »perché en haut d’un immeuble (La Familia). Les paladars sont des restaurants privés tenus par des familles et autorisés par l’Etat depuis seulement 1995. Nous y goûtons le « congrì » (plat typiquement cubain mélangeant du riz et des haricots noirs) et du Yuca (manioc).
Après le déjeuner, nous visitons la vieille ville, la Habana Vieja. Partie de la ville réservée aux touristes. Ici les bâtiments ont été repeints et on y trouve de nombreuses petites places très agréables. Les quatre principales sont Plaza de Armas, Plaza de San Francisco, Plaza Vieja et Plaza de la Catedral. Très belles places carrées construites entre les XVI et XVIIIe siècles. La révolution a sauvé la démolition du cœur touristique de la capitale. Batista, trouvant les rues trop étroites et difficiles à circuler, voulait les raser ! Le pouvoir de Fidel Castro en place, les autorités ont restauré cette partie de la ville dans un but touristique. Et heureusement car c’est vraiment le plus bel endroit de la ville.
Après une petite pause à notre casa, nous repartons pour une balade sur le Malecon. D’après tous les guides, le Malecon est l’endroit où il faut aller en fin de journée. Lieu animé, rendez-vous de tous les musiciens !! Et bien nous ne verrons rien de tout ça. Seulement une longue promenade bordée par la mer d’un côté et par des immeubles délabrés de l’autre. Nous finissons par dénicher un petit restaurant où nous mangeons plutôt bien et buvons nos premiers mojitos !!!
Mercredi 24 octobre. Nous avons fait le tour du cadran. Cette grasse matinée nous permet de reprendre des forces et de nous caler à l’heure cubaine. Fini le décalage horaire.
Ce matin nous avons décidé de prendre le bus touristique pour faire le tour de la ville car La Havane est très étendue et nous ne pourrons pas tout faire à pied. Deux heures de visite installés sur la plate-forme supérieure du bus. C’est parfait pour découvrir les multiples visages de cette ville, pleine de contrastes et de couleurs. Nous pouvons voir les principaux monuments et bâtiments officiels. A cette hauteur apercevons également les nombreuses caméras accrochées aux lampadaires…
Pour le déjeuner, nous trouvons une terrasse dans un petit jardin ravissant avec une fontaine : la Cafeteria Torre La Vega. Nous prenons notre temps à l’ombre des arbres à écouter un guitariste qui nous chante quelques belles chansons cubaines (dont la célèbre « Hasta siempre » à la gloire de Che Guevara). Il a une très belle voix, douce et mélancolique et fait voler ses doigts sur les cordes de sa guitare.
Nous partons ensuite pour la deuxième partie du « Museo Nacional de Bellas Artes » où on peut voir la collection « Art Universal », qui présente des peintures, sculptures, dessins et fonds archéologiques. La salle d’art ancien dédie des sections à l’Égypte, la Grèce et Rome, que viennent compléter des pièces mésopotamiennes, phéniciennes et étrusques. La section d’art européen comprend des exemples des 7 écoles traditionnelles : Italie, Allemagne, Flandres, Hollande, Espagne, France et Grande Bretagne.
Surprise totale. Ce musée est incroyable. Tout d’abord par sa magnifique architecture et sa voûte de vitraux. Mais également pour les collections que nous pouvons y voir. Malheureusement, nous ne pouvons le visiter entièrement car il est immense et nous avons débuté notre visite bien trop tard. Attention ! Le musée ferme ses portes à 17 heures.
Nous prenons donc un « taxi coco » (petit taxi « bulle » jaune) pour aller boire un mojito à l’Hôtel national. Superbe hôtel au charme suranné qui surplombe La Havane et propose une terrasse face à la mer. Puis retour à pied à la casa en passant par le Malecon… toujours aussi désert.
Après un dîner à Los Nardos, restaurant espagnol où nous mangeons une paella en buvant de la sangria (rien de bien cubain dans tout ça…), nous rentrons nous coucher, épuisés par cette longue journée riche en découverte.
Pas facile d’illustrer musicalement des articles sur un autre pays. Surtout quand on connaît très peu cette musique là. Le souvenir du déjeuner dans le petit jardin ombragé m’a inspirée… Voici « Hasta siempre ».