Street Art
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« A perdre la raison » de Joachim Lafosse

Synopsis

 » Murielle et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la dépendance du couple envers le médecin devient excessive. Murielle se retrouve alors enfermée dans un climat affectif irrespirable, ce qui mène insidieusement la famille vers une issue tragique. »

Je rentre du ciné où je suis aller voir un film bouleversant. Comment mettre des mots sur ce qu’on ressent en regardant ce film ? L’histoire, tirée d’un fait réel, de « A perdre la raison » renvoie à des choses intimes et personnelles. Certains ne comprendront surement pas comment cette femme a pu en arriver à cet acte terrible de tuer ses propres enfants. Pourtant au fil du film on voit cette femme plonger. Quatre grossesses successives qui épuisent. Une ambiance familiale particulière qui fait perdre doucement la raison.

Emilie Dequenne est incroyable dans ce rôle. D’une pimpante jeune fille pleine de vie, on la voit devenir l’ombre d’elle même. Plus de maquillage, des cheveux filasses, des robes qui ressemblent à des bures de religieuses et la rendent totalement invisible. Son doux visage exprime si bien l’épuisement et le désespoir.

Une scène en particulier m’a vraiment marquée. Le gros plan sur son visage alors qu’elle chante au volant de sa voiture. « Femmes je vous aime ». On regarde avec tristesse son beau visage s’affaissait au fil des paroles pour finir en énormes sanglots. C’est magnifiquement interprété.

Tahar Rahim joue également très bien le rôle de ce jeune marocain devenu une sorte de marionnette entre les mains de Niels Arestrup, une fois de plus magistral et tout en sobriété.

Le réalisateur a su filmer avec justesse et sensibilité le pouvoir de l’argent. Grace à lui, le « bon » docteur Pinget tisse une toile d’araignée autour de Mounir et de sa femme Murielle. Avec la naissance de leurs quatre enfants, ils deviennent de plus en plus dépendants de la « générosité » du médecin.

Très vite, Murielle n’est rien d’autre qu’une « machine à fabriquer » des enfants et a bien peu de place dans ce qui est entrain de se jouer. Niels Arestrup s’approprie les enfants. Les relations deviennent ambigües. Les places de chacun ne sont plus respectées.

On n’arrive jamais à déceler à quel point il est conscient de ce qu’il fait et de ce qu’il dit. A quel point il n’a pas conscience de la profonde dépression dans laquelle est entrain de plonger Murielle.

Une seule fois Murielle va essayer d’appeler à l’aide. Elle téléphone à sa psy pour lui dire qu’elle va mal. Mais elle parle à un répondeur. Son appel au secours reste sans réponse.

La scène finale est superbement tournée, toute en retenue. Rien ne se passe sous nos yeux mais hors champ. Pourtant on sait ce qui est entrain de se passer dans l’autre pièce. On voudrait tout arrêter. Aider cette jeune mère. La sortir de cet enfer.

Allez voir ce film. Il est beau et bouleversant. Emilie Dequenne en particulier est incroyable. Elle a vraiment mérité son prix de la Meilleure actrice à Cannes cette année.

Pour finir, je vous laisse avec un artiste que j’ai découvert récemment et qui fait partie de ceux que j’aime écouter en boucle. Il s’appelle Reza et ses deux albums sont des petits bijoux. 

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Ancienne parisienne devenue lyonnaise… pas très bavarde voire même un peu « sauvage » et surtout passionnée de street art. Flâneuse urbaine, j’aime partager mes plus belles découvertes avec vous !

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