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Les Rencontres photographiques d’Arles 2012

Depuis plus de 40 ans, chaque été, un grand festival international de la photographie se déroule à Arles. Et cette année j’y étais.

Il y a deux ans, je me suis mise à la photo. On m’a offert un superbe reflex, j’ai suivi des formations et je me suis vraiment prise au jeu. J’aime ce regard différent que l’on pose sur ce qui nous entoure quand on le voit avec un œil de photographe. On devient soudain plus attentif aux détails, aux situations. Déjà, avant, j’aimais les expos photo. Justement pour ce regard que ces femmes et ces hommes ont sur le monde. J’avais donc entendu parler de ce festival mais n’avais jamais eu l’occasion d’y aller.

Cette année, je suis partie en vacances à Marseille. Donc à quelques kilomètres seulement d’Arles. Je ne pouvais donc pas rater une si belle occasion.

Les Rencontres c’est plus de 60 artistes exposés dans divers lieux patrimoniaux de la ville. Ainsi on fait d’une pierre deux coups. Avec chaque artiste on découvre aussi un lieu historique.

Les photographes viennent du monde entier et ces Rencontres ont servi de tremplin, depuis des années, à nombre d’entre eux. Je vous livre ici mes « préférences à moi ».

Joseph Koudelka et son « travail » sur les Gitans. Pendant plusieurs années, l’artiste a vécu avec des Gitans en Slovaquie orientale (près de l’Ukraine). Il les a observés pour apprendre à les connaître. Et les a pris en photo, dans des mises en scène qu’il orchestre soigneusement. Grace à lui, ce peuple souvent persécuté, va retrouver un peu de sa dignité. Ses images sont magnifiques, parfois bouleversantes, parfois drôles.

Ma préférée est la photo qui illustre ce billet. J’aime le rapprochement de ces deux visages amoureux qui forment comme un cœur. Vous pouvez en voir d’autre sur le site de Magnum Photos

Jean-Christophe Béchet lui, a fait un travail à partir des « accidents » photographiques. Il entend par là un ratage, une erreur volontairement recherchés dans un but esthétique. Pour cela, il travaille avec un appareil photo argentique. Seuls l’argentique peut permettre ces « accidents » qu’il va mettre en scène. Pour préparer cette expo, il est revenu sur ses anciennes photos pour retrouver celles qu’il avait mises de côté parce qu’elles étaient « imparfaites ». Pour lui ces accidents sont une intrusion du hasard qui apporte « le bonheur du désordre ». Ils « perturbent la sécurité, la répétition, la maitrise ».

Pour voir son travail rendez-vous ici : site de Jean-Christophe Béchet

Autre coup de cœur pour Aurore Valade. J’ai adoré la mise en scène qu’elle a mise en place dans ses photos. Au premier coup d’oeil, on voit tout d’abord ces bustes qui se dressent devant des toiles blanches pour donner l’illusion de tableaux accrochés dans le décor. Mais il faut s’approcher et regarder chaque détail. Elle met en scène la vie quotidienne des modèles à partir des récits qu’ils lui en font. Pour chaque photo, elle fait un énorme travail de photomontage et de retouches. Les personnages sont placés dans leur « intérieur » mais avec toujours une ouverture sur l’extérieur par le biais du paysage à la fenêtre, du journal posé sur une table et d’un écran de télévision. Cette série s’appelle « Ritratti Torino 2009-2010 ».

Allez voir ici, c’est vraiment génial. Site d’Aurore Valade

Il y eu également un coup de cœur plein d’émotion, avec les poils qui se hérissent, les larmes qui montent aux yeux. C’était devant le travail de Jonathan Torgovnik. Et ça s’appelle « Intended Conséquences » (Conséquences attendues). En 2006, il s’est rendu au Rwanda pour donner la parole aux femmes victimes des violences sexuelles pendant le génocide. Il les a toutes photographiées en duo avec l’enfant né de ces violences. Ces portraits associés aux textes qui rapportent leurs histoires sont violents et bouleversants. Elles parlent de leur souffrance, de leur honte et de leur isolement. Elles disent leur combat de chaque jour pour faire face et relever la tête. Elles sont admirables. Et ces images nous hantent pendant quelques jours pour nous rappeler la cruauté dont les Hommes sont capables.

Pour voir ces magnifiques images, il faut venir ici. Site de Jonathan Torgovnik

Vous trouverez également les vidéos des témoignages de chacune de ces femmes. Prenez le temps de regarder. C’est difficile mais c’est, je trouve, une façon de leur rendre hommage et de leur donner la parole.

J’ai découvert ces artistes dans un endroit génial. Le Parc des Ateliers. Ce sont d’anciens ateliers ferroviaires de la SNCF qui ont été totalement réhabilités pour devenir des lieux d’exposition le temps de ces Rencontres 2012. Le projet d’aménagement complet est celui d’un complexe culturel entièrement dédié à la photographie. On y trouvera le bâtiment de la Fondation Luma, l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie, le siège des Rencontres de la Photographie d’Arles, des locaux pour des résidences d’artiste, un studio de 200m2, des espaces d’exposition, les locaux de la maison d’édition Actes Sud, un musée des Cheminots, une gare, un cinéma, une halte-garderie, un restaurant panoramique, des hôtels et des résidences universitaires. Il a l’ambition de devenir dans les prochaines années l’un des haut lieu d’expositions, de conservation et de recherche dans le domaine de l’image.

Ce furent mes coups de cœur. Bien sur, j’ai vu bien d’autres artistes mais qui m’ont moins bouleversée. Alors j’avoue, je n’ai pas retenu leur nom.

Ces Rencontres sont en tous les cas une très belle occasion de découvrir Arles et sa richesse architecturale.

Je n’ai pas trouvé très intéressant de faire des photos de… photos. Par contre, j’ai saisi quelques images de la ville.

Pour finir ce billet en musique, un petit clin d’oeil à « mes préférences » photographiques. Mais aussi parce que je la trouve bien belle cette chanson. Julien Clerc, « Ma préférence à moi »

Et pour finir en beauté, voici le nouveau clip de Norah Jones, « Miriam ». Cette fille, je l’aime… quand elle chante… ou quand elle joue au cinéma…

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Ancienne parisienne devenue lyonnaise… pas très bavarde voire même un peu « sauvage » et surtout passionnée de street art. Flâneuse urbaine, j’aime partager mes plus belles découvertes avec vous !

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