Comme chaque année début juin, l’eau est à l’honneur dans ma ville à l’occasion du festival « Fontaines en scène ». A cette occasion près de 45 fontaines, véritables oeuvres d’art venues de toute la France et créées spécialement pour les Noiséens, sont exposées dans le centre de Noisy. C’est alors l’occasion de rencontrer les artistes créateurs et les fontainiers, mais aussi d’assister à de nombreux spectacles de danse et de cirque ou encore à des concerts de jazz.
Après diverses balades samedi puis dimanche, je peux faire un petit bilan de la version 2012.
Côté fontaines, j’ai été un peu déçue. Seules deux d’entre elles sortaient vraiment du lot.
L’une pour son originalité : elle s’appelait « Aux chiottes la flotte ! ». elle a été réalisée par le Collectif AIAA (atelier d’initiatives artistiques et artisanales). Je vous encourage à aller sur leur site pour découvrir cette initiative culturelle vraiment intéressante (http://atelier-aiaa.blogspot.fr/).
Cette œuvre est une parodie de fontaine à débordements, faite de bidets, d’évier, de toilettes et de lavabos, pour faire réagir sur le gaspillage de l’eau.
J’avoue qu’à première vue cet assemblage m’a laissée très perplexe. Mais je suis revenue le soir et grâce à un jeu de lumière très réussi tout a pris un autre aspect. Ces bidets étaient presque beau… Oui presque… parce que bon, il ne faut pas non plus exagérer, un bidet ou des toilettes restent un bidet ou des toilettes !!
Mon vrai et énorme coup de cœur côté fontaines est allé à une installation appelée « L’acqua è di tutti ».
Cette oeuvre est une immense bouteille de 15 m de long réalisée à partir de bouteilles recyclées. Elle a été créée par Manolo Benvenuti, Claudio Ballestracci et Giulio Accettulli, trois artistes italiens particulièrement inventifs. Lorsque vous pénétrez à l’intérieur de la bouteille, vous découvrez quatre fontaines musicales : lorsque vous passez la main sous le jet d’eau une musique s’élève est un mot apparaît au fond de chacune d’elle pour former la phrase : « L’acqua è di tutti ».
En fait, ça n’est pas facile de décrire cette œuvre, alors je mets une vidéo qui, peut-être, vous permettra de comprendre un peu mieux.
Côté spectacles, je vous parlerai de 3 troupes.
Je commence par du cirque avec la Compagnie Barolosolo qui nous présente sa création « Ile O ». Ici il est question de deux musiciens qui viennent donner un concert dans le kiosque à musique installer sur la place. Mais ce kiosque est un peu particulier. Il est rempli d’eau. Ce qui n’est absolument pas un problème pour l’un des musiciens, aquaphile, qui adore jouer et chanter avec de l’eau jusqu’aux genoux. Le seul hic c’est son partenaire qui lui est totalement réfractaire à la moindre goutte d’eau.
Cette étrange histoire donne lieu à un joli spectacle d’acrobatie très poétique et très drôle. Le duo (Mathieu Levavasseur et William Valet) fonctionne à merveille.
Le lendemain, malgré l’absence obstinée du soleil, j’ai vu deux très beaux spectacles de danse.
« Seasaw » interprété par la Compagnie Tilted Productions. Venue de Londres, la compagnie Tilted offre avec ce spectacle un regard critique sur la relation de l’homme à la mer.
Douze scénettes sont proposées au cours d’un véritable parcours chorégraphique qui nous fera voyager autour de l’Espace Michel Simon, tout en passant par le parking, créant ainsi des décors totalement insolites.
Les six danseurs nous proposent un ballet mélangeant théâtre, danse et performance. Des hommes « bouteilles » succèdent à un couple « accros » aux sardines en boite, tandis que les mouettes mazoutées répondent à une danseuse enfermée dans un aquarium.
C’est à la fois beau et provocateur. Certaines scènes mettent même un peu mal à l’aise, car ce spectacle nous pose, à travers un humour parfois très « noir », la question de la préservation de l’océan et de ses richesses.
Le dernier spectacle que j’ai vu s’appelle « Dernier rendez-vous ». C’est un très court ballet (seulement 15 minutes) proposé par la Compagnie Antipodes.
Le principe de cette compagnie : adapter ses créations à l’environnement urbain. Ici le décor sera la fontaine principale de Noisy, un énorme cube de pierre. Le ballet s’adapte au thème du festival. Le couple de danseurs, Morena Di Vico et Daniel Pina, nous racontent la rencontre entre un homme et une femme… Ils se tournent autour, se rejettent, se rapprochent. Tout ça mêlé aux jets d’eau qui suivent le rythme de la musique et de leur corps à corps.
Les danseurs sont très sobres et très expressifs. La mise en scène simple mais émouvante. Ce mélange des corps et de l’eau crée de très belles images.
La musique avait aussi pleinement sa place dans ce festival grâce aux concerts de samedi soir. Les températures estivales de cette soirée permettaient d’aller flâner le long du Ru pour aller écouter les différents groupes de jazz installés sur les petits ponts, aux pieds des fontaines. Ca avait un petit air de vacances très agréable.
Mon seul regret est d’avoir raté le spectacle « Bulles extravagantes » de la Compagnie Le Savonnier. « Faiseur de bulles, souffleur de savon, artiste bulleur, le savonnier habille et donne de la couleur aux courants d’air. »
Il paraît que c’était très beau… Malheureusement, il semblerait que je n’étais pas au bon endroit au bon moment…
Je vous offre quelques photos (prises par mes soins mais également par une amie, excellente photographe, qui sait mettre toujours beaucoup de poésie dans ses images.)
Je vous laisse avec un petit groupe sympa. Girbig, « Dadyy it’s on me ». C’est un peu ancien mais je viens de découvrir et j’aime.