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Amadeo de Souza-Cardoso au Grand Palais

Du 20 avril au 18 juillet 2016, le Grand Palais consacre une éblouissante exposition à l’artiste portugais (et inconnu du grand public) Amadéo de Souza-Cardoso. Mort à 31 ans, le peintre a pourtant laissé des oeuvres d’une grande beauté et d’une incroyable diversité.

Le parcours de cette exposition propose des chemins divers pour être fidèle à l’évolution non linéaire del’artiste. Nous avons voulu le construire à l’image de sa peinture Le Saut du Lapin, imprévisible et véloce.
L’exposition évoque aussi l’idée de dialogue : dialogue avec les contemporains d’Amadeo, ses références, sesmatériaux de travail et aussi avec l’art d’aujourd’hui.

La courte vie d’Amadeo de Souza-Cardoso

Amadeo de Souza-Cardoso est né le 14 novembre 1887 à Manhufe au Portugal. Sous la pression de sa riche famille, il commence par s’inscrire en faculté de droit. Mais il abandonne en 1905 pour suivre des cours à l’Académie des Beaux-Arts de Lisbonne. N’étant pas satisfait par l’enseignement qu’il y reçoit, il part pour Paris en 1906 où il s’installe dans le quartier de Montparnasse.

Ses premières oeuvres connues sont des dessins et des caricatures. Influencé par de nombreux courants comme l’impressionnisme, l’expressionnisme, le cubisme et le futurisme, il commence à se consacrer à la peinture en 1907. Il n’est alors âgé que de 20 ans. Ses premières influences seront Gauguin et Cézanne qu’il découvre au Salon d’automne. Puis il fait la connaissance de Modigliani, Brancusi ou encore Archipenko.

En 1914, il retourne au Portugal avec Lucia avec la ferme intention de revenir à Paris. Hélas, la guerre les empêchera de revenir. Il meurt le 25 octobre 1918, à seulement 31 ans, victime d’une épidémie de grippe espagnole. Il fut l’un des plus importants peintres du XXme siècle au Portugal.

La rétrospective du Grand Palais

A travers cette rétrospective le Grand Palais rend un magnifique hommage à Amadeo de Souza-Cardoso. Il nous permet de découvrir un artiste méconnu (on peut même dire inconnu) du grand public.

L’artiste a été influencé par de nombreux artistes (parfois devenus des amis) tels que, pour la peinture Picasso et Juan gris (espagnols), Derain et Braque (français) ou encore Boccioni (italien). En sculpture, Archipenko (russe) et Brancusi (roumain). En poésie, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Blaise Cendrars (français). Et enfin, en musique Pratella (italien). Mais il a décidé de ne choisir aucun « clan ». Il fut tout à la fois, fauviste, futuriste, cubiste ou impressionniste, « piquant » deci-delà des idées pour en faire sa propre interprétation.

Je travaille à l’huile – le moral est très fort, la nature aussi. Mon jardin est superbe de couleur et de sève et de lumière. Il y a des fraises à remplir des paniers, de « jeunes et fortes roses ». Je suis amoureux. Rimbaud est dans ma chambre. – Lettre à Sonia Delaunay, Manhufe, 19 mai 1916

Ce qui frappe pendant la visite c’est la diversité des styles dans une même période. Sur 2 ou 3 ans, il passe de l’impressionnisme au cubisme, puis au futurisme, allant d’un univers à l’autre avec une grande virtuosité. Contrairement à d’autres artistes qui ont eu toute une vie pour expérimenter, découvrir, inventer, Amadeo de Souza-Cardoso a fait tout cela sur seulement 8 ans. Il disait d’ailleurs de lui-même « J’ai plus de phases que la lune« . Tout est dit dans cette simple phrase ! En moins de dix ans, il aura réalisé plus de 300 oeuvres et multiplié les techniques. On découvre ici des peintures, des dessins, des gravures, des photographies et des sculptures.

L’autre chose qui m’a frappée, et que j’ai beaucoup aimée, dans l’Oeuvre de cet artiste ce sont les couleurs. Quel plaisir pour les yeux que ces couleurs chatoyantes et éblouissantes. On ressent chez Amadeo de Souza-Cardoso une véritable joie de vivre. Ses peintures sont positives et on ressort de l’exposition comme si on venait de faire une séance de luminothérapie ! Plein d’énergie et de bonne humeur ! Voilà une exposition qui devrait être remboursée par la sécurité sociale en cette période de morosité !

Mettre l’eau à la bouche… en images

Voici maintenant une petite sélection des photos que j’ai faites lors de l’inauguration, pour vous mettre l’eau à la bouche et vous donner envie de filer au Grand Palais découvrir cette superbe expo. Pour voir l’ensemble des photos il suffit de cliquer ici : Amadeo de Souza-Cardoso au Grand Palais

Vous l’aurez compris j’ai adoré cette exposition. Ce fut pour moi une très belle rencontre avec un artiste dont j’ignorais tout jusqu’à lundi soir. Je remercie donc une fois de plus l’ami qui me permet d’assister à toutes ces inaugurations.

J’avoue que sans cette invitation, je pense que je serais passée à côté. Parce que je connaissais ce peintre mais aussi, et surtout, parce que franchement,  je comprends mal le choix du Grand Palais concernant l’affiche de l’exposition ! L’oeuvre choisie n’est pas la plus « attrayante » de toutes celles que nous découvrons ici. J’avoue même l’avoir trouvée un peu « rébarbative » et m’être dit « bon allez j’y vais pour voir »… Alors surtout ne vous arrêtez pas à l’affiche !! Foncez au Grand Palais.

Grand Palais
Du 20 avril au 18 juillet 2016

Ouverture de 10h à 20h les lundis, jeudi, vendredi, samedi et dimanche
Nocturne de 10h à 22h tous les mercredis

Conclusion musique

Découvrez les peintures flamboyantes d’Amadéo de Souza-Cardoso avec mon dernier coup de coeur musical, Radical Face…

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Ancienne parisienne devenue lyonnaise… pas très bavarde voire même un peu « sauvage » et surtout passionnée de street art. Flâneuse urbaine, j’aime partager mes plus belles découvertes avec vous !

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